Barcelona (2) - Ma soirée chez l’Ambassadeur
Mais le meilleur, ce qui m’a valu une
réputation d’enfer au boulot, c'est la soirée chez Julia. Je l'avais
rencontré à la Champañeria, le bar à fréquenter à Barcelone . Ce bar
est généralement tellement bondé que tout le monde se retrouve les uns
sur les autres ce qui facilite grandement les rencontres. Je me
retrouve donc nez à nez avec cette fille charmante, typiquement
espagnole qui parle un français impeccable. On discute, on rigole, on
partage nos tapas et nos bouteilles de pétillant et avant de rejoindre
des amis, elle me donne son numéro de téléphone et m'informe qu'elle
fait une fête le lendemain soir et que Max et moi sommes invités.
Le
lendemain soir, nous nous retrouvons devant un énorme bâtiment qui est
ni plus ni moins que le consulat des Etats-Unis. J'appelle pour être
sûr et elle me confirme que c'est bien là, dans la partie
résidentielle. La fête est très animée, plein d'étudiants français et
espagnols. Je demande à Julia comment il se fait qu'on soit au
consulat. Elle me dit qu'elle habite là, car elle est la fille du
consul. Elle est américaine, mais elle a suivi toute sa scolarité dans
les lycées français du monde entier, ce qui explique son français
absolument parfait. Elle me montre ses œuvres, car elle étudie aux
beaux-arts, je lui montre mon site photo. Tout s’annonce plutôt bien,
mais c’est sans compter sur l’intervention de Super-Looser, mon
ange-gardien qui fait tout foirer au dernier moment.
La
soirée est vraiment sympa, il y a beaucoup à boire et à fumer, mais peu
à manger (mais où sont donc les Ferrero Rochers ?). Donc après avoir
pas mal bu, je m'assois un peu et mon voisin de canapé me passe un truc
à fumer, je tire une taffe et je passe directement dans un autre monde.
Fatche ! C'est tout sauf léger, son truc ! Très rapidement, j'ai des
sueurs froides et d'horribles nausées. Je me sens franchement mal, j’ai
envie de vomir. J’arrive à me dévisser du canapé et je me dirige vers
les toilettes et là, c’est l’horreur la plus totale : C’est fermé ! !
J’attends un peu, puis longtemps, Max se fout de ma gueule, j’en peux
plus et finalement au bout de 15 min, ça s’ouvre, je me précipite et je
repeins allègrement ses toilettes. Je me sens beaucoup mieux, mais
c’est un peu Hiroshima là-dedans. Tout le papier toilette ne suffirait
pas à éponger et un litre de Poison de Dior ne couvrirait pas l’odeur
de mauvais vin rouge. Je fais une remise en état plus cosmétique que
vraiment efficace et je sors.
Mon ex-voisin commence à s’en
rouler un deuxième, il y a peu de chance qu’il quitte le canapé de la
soirée. Il faut absolument que je sorte. Je rameute Max et prend congé
de Julia qui est manifestement surprise et déçue de mon départ
précipité. Elle veut qu’on aille en discothèque. J’en suis bien
incapable. Elle veut me rappeler le lendemain.
Elle a
probablement changé d’avis en découvrant ses toilettes. Depuis, je suis
le gars qui a ruiné les toilettes d’un bâtiment diplomatique américain
et qui du même coup est passé à côté d’une soirée avec la fille du
consul.
Mais bon, c’est également un acte politique fort. Je suis un terroriste stomacale avec une arme bactériologique indétectable.
(si la CIA ne me retrouve pas avec des mots pareils !!)