Jean-Marc

Jean-Marc n'est pas très expressif. Jean-Marc ne parle presque jamais. Je présume qu'il parle français, à cause de son prénom et qu'il a l'air de me comprendre quand je lui parle, mais je n'en ai pas de réelle confirmation. Jean-Marc vit loin de sa famille qui est restée sur cette île-continent de l'Océan Indien. Jean-Marc n'a pas l'air de fréquenter beaucoup ses compatriotes qui sont généralement expressifs et arborent un air jovial la plupart du temps. Jean-Marc est d'ailleurs le seul parmi les siens à travailler à la machine et non dans la partie hôtellerie. C'est peut être à cause de son âge. Il est difficile de lui donner un âge mais il n'a plus vingt ans. Cinq fois par jour, Jean-Marc descend au pont 2, consulte le cap, sort son tapis, l'oriente tant bien que mal vers le sud-est et il prie parmi les pompes, les générateurs et autres équipements gigantesques destinés à alimenter cette ville flottante. Scène surréaliste, qui n'a plus l'air d'étonner personne parmi ses rares collègues.

Jean-Marc a également une autre fonction. C'est lui qui prépare le café Napolitain pour les officiers. Une préparation complexe pour produire un café au goût incomparable qui étonne les plus grands amateurs et réussit à plaire aux plus réfractaires comme moi à cette décoction d' haricots grillés.

Et pour cela, Jean-Marc est mon héros.